Nanar : signification, comédies cultes et films à l’humour décalé

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Dans l’univers du cinéma, le terme ‘nanar’ désigne ces films si mal réalisés qu’ils en deviennent involontairement hilarants. Un nanar se distingue par son manque de moyens, ses dialogues improbables et ses incohérences scénaristiques. Pourtant, ces défauts contribuent à leur charme unique et à leur statut culte auprès de certains cinéphiles.

Des comédies telles que ‘La Classe américaine’ ou ‘Les Aventuriers de l’Arche perdue’ en version turque sont devenues des références incontournables de ce genre. Ces œuvres, souvent marquées par un humour décalé et des situations absurdes, parviennent à divertir tout en offrant une critique mordante des conventions cinématographiques traditionnelles.

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La signification du nanar : plus qu’un simple mauvais film

Le terme nanar a été popularisé par le critique de cinéma François Forestier. Un nanar n’est pas qu’un simple navet : un film simplement mauvais. Il est tellement mauvais qu’il en devient drôle, souvent involontairement. Cette distinction est fondamentale pour comprendre pourquoi les nanars attirent un public dévoué.

Nicolas Lahaye, auteur d’une thèse sur les nanars, a largement étudié le phénomène. Pour lui, les nanars offrent une expérience cinématographique unique, mélangeant consternation et hilarité. Ces œuvres sont souvent caractérisées par des erreurs de montage flagrantes, des dialogues absurdes et des effets spéciaux risibles.

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Experts et critiques : des voix éclairantes

Plusieurs experts ont contribué à la compréhension et à la popularité des nanars :

  • Jérémy Carré : chroniqueur passionné qui décortique les nanars avec une précision analytique.
  • François Theurel, alias Le Fossoyeur de films : il explique les subtilités des nanars avec un humour mordant.
  • William Pépin : journaliste multimédia qui vulgarise le concept pour un public plus large.

Ces critiques et chercheurs jouent un rôle clé dans la diffusion et la valorisation des nanars, les élevant au rang de véritables objets d’étude.

Un phénomène culturel

Le nanar est devenu un phénomène culturel incontournable. Les soirées de projections de nanars, comme celles organisées par Nanarland, attirent des foules. Ces événements célèbrent l’aspect communautaire et ludique du visionnage de ces films.

Dans ce contexte, le nanar transcende son statut initial de mauvais film. Il devient un objet de culte, une source d’humour et un sujet d’analyse.

Les comédies cultes : des classiques du nanar

Les comédies cultes du nanar nous offrent un florilège de moments inoubliables. Prenez par exemple “Plan 9 from Outer Space”, réalisé par Ed Wood en 1959. Ce film de science-fiction est souvent cité comme le ‘pire film jamais réalisé’. Ses effets spéciaux rudimentaires et son scénario incohérent en font un joyau du genre.

Un autre incontournable est “The Room” de Tommy Wiseau, sorti en 2003. Considéré comme le “Citizen Kane des mauvais films”, il est devenu un phénomène culturel, au point d’inspirer un film sur sa propre réalisation, “The Disaster Artist”, en 2017.

  • “White Fire” : un thriller d’action des années 80 avec des scènes d’action improbables.
  • “Turkish Star Wars” : une parodie inavouée de Star Wars avec des effets spéciaux à couper le souffle … De rire.
  • “Sharknado” : une série de films où des requins sont emportés par des tornades, un concept audacieux qui a conquis un large public.

Ces films ont en commun une ineptie qui les rend fascinants. “The Toxic Avenger” de Lloyd Kaufman en est un autre exemple. Ce super-héros déjanté de la société Troma Entertainment a marqué les esprits par son humour noir et son absurdité.

En France, “Hitman le cobra” s’est fait une place de choix dans le cœur des amateurs de nanars. Ces films, malgré leurs défauts, trouvent une résonance particulière auprès du public, prouvant que le mauvais goût peut être un vecteur de plaisir cinématographique.

Films à l’humour décalé : quand le ridicule devient culte

Dans l’univers du nanar, l’humour décalé règne en maître. Considérez Ed Wood, réalisateur célébré par Tim Burton dans son film éponyme. Ses œuvres, comme “Glen or Glenda”, sont des exemples parfaits de ce ridicule devenu culte. Le public ne se moque pas seulement, il célèbre.

Parmi les figures emblématiques, Roger Corman occupe une place de choix. Réalisateur de nanars célébré à Cannes, il a su transformer le manque de moyens en véritable signature artistique. Son approche minimaliste et ses scénarios extravagants ont su conquérir des générations de cinéphiles.

Réalisateurs et acteurs du nanar

Les réalisateurs et acteurs de nanars ne sont pas en reste. Voici quelques noms à retenir :

  • Tommy Wiseau, créateur de “The Room”, un film devenu culte pour ses dialogues absurdes et son jeu d’acteur improbable.
  • Bruno Mattei, connu pour ses films d’horreur à petit budget qui ont inspiré des générations de réalisateurs de nanars.
  • Jean-Marie Pallardy, réalisateur français dont les œuvres sont autant de joyaux du mauvais goût assumé.

Ces réalisateurs ont su transformer le ridicule en une forme d’art. Leur capacité à transcender les défauts techniques et scénaristiques pour offrir un spectacle unique est ce qui les rend incontournables.

N’oublions pas Lloyd Kaufman, co-fondateur de la société Troma Entertainment. Son œuvre phare, “The Toxic Avenger”, est un exemple parfait de l’humour décalé qui caractérise les nanars. Kaufman a su créer un univers où le grotesque et le burlesque se rencontrent pour le plus grand plaisir des spectateurs.

film comique

Pourquoi les nanars sont devenus des incontournables

Le site Nanarland, créé en 2001 par une bande de passionnés, a joué un rôle clé dans la popularisation des nanars. En organisant des événements tels que La Nuit Nanarland à Paris, où des nanars sont projetés toute la nuit, ce site a su fédérer une communauté autour de ce genre si particulier. L’événement Nanarliège en Belgique s’inspire directement de cette initiative parisienne, démontrant l’influence et l’attrait international des nanars.

Événements célébrant le nanar

Plusieurs événements célèbrent les nanars, offrant aux fans des occasions uniques de se retrouver et de partager leur passion :

  • La Nuit Nanarland : une nuit entière dédiée aux projections de nanars à Paris.
  • Nanarliège : un événement belge inspiré de La Nuit Nanarland.
  • Nuit excentrique : un autre événement célébrant les nanars.

Des personnalités comme Antonio Dominguez Leiva et Simon Laperrière, co-auteurs de l’ouvrage ‘Éloge de la nanarophilie’, ont aussi contribué à l’élévation des nanars au rang de phénomène culturel. Leur travail souligne la dimension sociale et historique de ces films, offrant une perspective académique à ce qui pourrait sinon être perçu comme un simple divertissement.

Des podcasts tels que Popcorn Club, co-créé par Marine Laboury et Vincent Tozzini, ainsi que la websérie Nanaroscope disponible sur le site d’Arte, enrichissent le paysage médiatique autour des nanars. Ces plateformes permettent de mieux comprendre et d’apprécier la richesse de ce genre cinématographique, tout en rassemblant une communauté de plus en plus vaste.